La punition verbale : non, non et nom !

Publié le par Anne et Cat

 

Un animal cherche à mordre son voisin, je dis :

 « (nom de l'animal qui a commis la faute), ça suffit ! ».

 

Je n'ai pas mis de nom pour ce cas car c'est une bêtise que nos animaux commettent souvent... Donc on doit avoir environ 30 exemples en 1 (mieux que la lessive)...

 

Mais en disant ça, je fais 30 grosses bêtises ! La honte...

 

Heureusement, faute avouée à moité pardonnée. Si je vous explique pourquoi, j'aurais peut-être le droit d'effacer l'ardoise... Non ? Allez, je tente ma chance !

 

En fait, c'est une erreur la plupart du temps. Dans certains cas, avec certaines techniques de dressage, ce n'est pas une erreur, mais ces situations restent anecdotiques. Vous ne comprenez plus rien ? C'est normal ! C'est un problème délicat...

 

Et c'est pourquoi, je vais vous expliquer le problème en deux temps :

  • le cas où c'est une erreur

  • le cas où l'erreur devient un point de dressage.

 

L'usage du nom

 

Avant tout, une petite réflexion. Qu'attendez-vous de votre animal quand vous dites son nom ? Qu'il vienne ? Qu'il se tourne vers vous ? Qu'il reporte son attention sur vous ?...

 

Simplifiez à l'extrême ce que vous attendez de votre animal lorsque vous prononcez son nom.

 

Attention, ici il ne s'agit que du nom seul. Sinon, ce n'est pas la réponse au nom que vous testez mais la réponse à une demande spécifique (ou au bruit de la gamelle !).

 

Donc, on simplifie, on simplifie et on obtient deux propositions :

 

  • je veux un mouvement

  • je veux qu'il sache que je m'adresse à lui

 

Ne trichez pas, c'est l'un ou l'autre ! Dans le deuxième cas, aucun mouvement n'est exigé ou observé. S'il y a mouvement, ne serait-ce que des yeux, c'est la première proposition.

 

Petit indice, la première proposition c'est le cas de l'erreur. J'ai dit de ne pas tricher alors si c'est la première on fait avec !

 

Le nom : un usage erroné

 

Mettons notre réflexion au service de notre animal et analysons la situation en détail :

 

1- L'animal fait une bêtise ou s'apprête à en faire une

2- On donne le nom de l'animal

 

Si notre raisonnement est juste, l'animal répond à son nom par un mouvement. Donc, il change de position et arrête sa bêtise. Correct ?

 

3- Vous réprimandez l'animal verbalement

 

Si on reprend, on a donc réprimandé l'animal quand celui-ci a arrêté sa bêtise... C'est déjà un mauvais point pour nous.

 

Mais, en fait, on a même fait pire puisqu'on a réprimandé l'animal quand celui-ci a répondu à son nom par un mouvement. En termes clairs, on a réprimandé l'animal quand il a fait ce qu'on lui a appris. Ce qu'il doit faire !

 

Bon, rassurez-vous, on va voir comment on peut rattraper cela en fin d'article...

 

Quand l'usage erroné devient un point de dressage

 

Vous l'aurez deviné, c'est la deuxième proposition. Vous ne demandez rien à l'animal sinon qu'il sache que c'est à lui que ce discours s'adresse.

 

On rembobine et on regarde à nouveau la scène :

 

1- L'animal fait une bêtise ou s'apprête à en faire une

2- On donne le nom de l'animal

 

Ici, pas de problème, l'animal continue son activité, mais reporte son attention sur vous.

 

3- Vous réprimandez l'animal

 

Et c'est gagné ! L'animal a parfaitement compris ce que vous lui disiez.

Bon maintenant, comment obtenir cela ?

 

Réprimander sans risque

 

En prenant une assurance tout risques. Dans cette assurance, il y a un pack anti-nom qui vous permet de ne jamais le prononcer avant la réprimande. Faites une capture du nom, gardez-le en bouche (mais non, il n'a pas un goût amer !) et savourez la décontraction qui apparaîtra sur votre compagnon quand vous ne l'appellerez plus que pour les bonnes choses. Le rappel deviendra pour lui la meilleure des choses et il ne tardera plus jamais à y répondre.

 

Une autre option qui demande beaucoup plus de sang-froid, c'est de capturer la réprimande pour ne garder que le nom, l'attitude décontractée (souriez, riez) et la récompense quand l'animal vient à vous. Notez dans cette configuration que le rappel évite la punition et donc les contrariétés.

 

Enfin, pour les dresseurs dans l'âme, les familles nombreuses ou les fous (comme moi !), vous pouvez prononcer le nom de l'animal avant chaque ordre, avant chaque demande, afin qu'il n'y ait jamais d'ambiguïté et que les rapports restent fluides.

 

Encore une fois, on ne triche pas et on choisit une seule des idées ci-dessus.

 

Réfléchissez-bien avant de prendre votre décision car on ne change pas une équipe gagnante. Par contre, si cela vous amuse vous pouvez utiliser une méthode pour les biquettes, une autre pour les chiens, encore une autre pour les chats... Mais prévoyez l'aspirine en fin de journée !

 

 

Petite astuce, si vous devez garder un animal ou vous en occuper. Dites son nom une fois pour tester. Qu'est-ce que vous pariez qu'il fera un mouvement ?

 

Vous avez compris ? Je peux effacer l'ardoise ?

 

A bientôt

Anne

Publié dans Dressage-Education

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