L'uvéite équine

Publié le par Anne et Cat

Elle porte plusieurs noms : Uvéite équine récidivante, iridocyclite (récidivante ou non), héméralopie... mais on parle bien de la même chose !

C'est une maladie qui se présente sous la forme d'épisodes récurrents d'inflammation du tractus uvéal (iris, corps ciliaire, choroïde) au niveau d'un ou des deux yeux chez les équidés. C'est la cause principale de cécité chez le cheval.

L'uvéite équine regroupe plusieurs types d'uvéites avec des symptômes communs.

Causes possibles

Elle n'est souvent pas identifiée.

- traumatisme
- maladies bactériennes
- maladies virales
- maladies fongiques
- parasites
- maladies systémiques

Autrement dit n'importe quoi !

Il est admis (mais pas démontré) que l'uvéite équine est due à des phénomènes immunitaires en réponse à un antigène (corps étranger) persistant, au mimétisme de l'antigène avec les tissus oculaires, ou à une auto-immunité. Bref, l'organisme n'arrivant pas à se débarrasser du corps étranger ou "croyant" que les cellules de l'œil sont des "bactéries", détruit l'œil de l'intérieur.

La race Appaloosa semble prédisposée.

Symptômes

Ils ne sont bien sûr pas tous présents chez un animal atteint.

- blépharospasme : contraction involontaire et répétée des muscles des paupières
- larmoiement
- photophobie : l'animal évite la lumière
- injection conjonctivale et ciliaire
- œdème cornéen périphérique
- érythème aqueux : rougeur anormale
- hypopion : accumulation de pus dans la chambre antérieure de l'oeil
- hyphéma : épanchement de sang dans la chambre antérieure de l'oeil
- myosis : un rétrécissement anormal de la pupille
- légère tuméfaction de l'iris
- hypotonie
- inflammation du vitré
- vasculite rétinienne
- inflammation péri papillaire

Dans les cas subaiguës, chroniques ou récidivants, on peut aussi observer :

- synéchies antérieures ou postérieures
- cataracte
- luxation du cristallin
- modifications de la coloration de l'iris
- débris vitréens
- cicatrices rétiniennes péri papillaires
- décollement rétinien

Toutes les combinaisons des différentes séquelles dans les cas chroniques sont possibles. En cas de crises multiples les lésions sont souvent bilatérales.

Diagnostic

Les symptômes suffisent au diagnostic. Des tests sérologiques, d'anticorps peuvent aider à déterminer la cause.

Traitement

Le traitement doit être agressif pour réduire rapidement l'inflammation oculaire, pour prévenir autant que possible les séquelles et pour réduire l'apparition d'inflammation chronique active ou l'apparition rapide de récidives.

Les anti-inflammatoires locaux ou généraux sont de même efficacité quelle que soit la cause.

Des corticoïdes locaux puissants sont indiqués car les stéroïdes moins actifs ne sont pas assez efficaces.

Les médicaments par voie locale seront souvent administrés entre 4 et 12 fois par jour !

L'atropine est essentielle par voie locale car elle permet de dilater la pupille pour prévenir l'apparition de synéchies, procure une analgésie et permet de prévenir le spasme ciliaire qui est douloureux. Son utilisation peut être fréquente (jusqu'à 4 fois par jour) mais il faudra surveiller le cheval car elle réduit la motilité intestinale et peut provoquer des coliques.

Pronostic et prévention

Le pronostic dépend de la durée des signes avant le début du traitement adéquat. Si plusieurs jours se sont écoulés, des séquelles permanentes (cécité, synéchies) peuvent apparaître.
En cas d’uvéite de faible intensité, le problème peut n’être découvert qu’après l’apparition des séquelles permanentes.
En cas de répétition des crises ou d’inflammation chronique active, les séquelles sont inévitables.

Remarques

Dans le traitement, on peut aussi vous conseiller :

- Des mydriatiques par voie locale pour maintenir la dilatation et le mouvement pupillaire
- Une non-exposition à la lumière
- Des inhibiteurs de prostaglandines (aspirine, méglumine, flunixine, phénylbutazone…)

 

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Cette photo vient du site : Photos Libres

A bientôt
Anne

 





 

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