A jeune cheval, vieux cavalier. A jeune cavalier, vieux cheval

Publié le par Catherine Kaeffer. Alpha & Oméga

C’est un vieil adage de l’équitation qui est toujours valable aujourd’hui mais qu’on a malheureusement tendance à oublier. C’est la cause de nombre de difficultés, voire de drames.

C’est le coup classique :

La fille monte à cheval (je dis " la fille " parce que la plupart des cavaliers sont des cavalières). Elle commence à pas mal se débrouiller dans un manège. Elle est capable d’aller aux trois allures. Bref, elle a un niveau entre galop 2 et galop 5. Elle a entre 11 et 16 ans et elle ne rêve que d’une chose : avoir son cheval à elle.

Alors un jour, les parents accèdent à cette demande.

Souvent, ils proposent un grand poney parce que cela leur semble moins risqué : les poneys ont la réputation d’être plus faciles. Ils le mettent au pré parce que c’est moins cher et qu’il sera tout près. Et généralement ils prennent un animal jeune comme on prend un jeune chien : comme cela ils grandiront ensemble et deviendront une paire d’amis. Et puis, elle le fera à sa main. 

Ce raisonnement tient si on a affaire à un Yorkshire, il est déjà plus discutable face à un Berger allemand qui possède une force non négligeable et demande un maître. Il devient extrêmement risqué avec un cheval. Imaginez une montagne de 500 kg de muscles dominée par une jeune fille de 40 kg tout mouillés.

Alors, me direz-vous un grand poney c’est mieux ? Voire. La plupart des races de grande taille sont dotées d’une force qui n’est pas inférieure à celle d’un cheval.

Pour éduquer son cheval, il ne restera à la cavalière qu’à faire preuve de technique. Et c’est là que le bât blesse, la technique, elle ne l’a pas encore. Ça va venir mais pour l’instant, c’est un peu tôt. Elle sait se débrouiller avec un cheval mis, dans un univers relativement contrôlé, le manège ou la carrière. Mais en général, chez elle ou dans un pré, elle n’a aucune installation.

Elle est en phase d’apprentissage. Et elle va se retrouver devant un cheval à qui elle devra apprendre ce qu’elle n’a pas encore complètement acquis.

Et puis, le but de l’équitation est d’obtenir un couple fiable. Ce qui veut dire qu’au moins un des deux doit connaître son boulot à fond pour l’apprendre à l’autre. Si aucun des deux n’a d’expérience, en cas de difficultés, cela risque de virer au cauchemar.

Donc, jeunes lecteurs, si vous voulez un cheval, choisissez plutôt un qui va partir à la retraite dans votre club et que vous avez l’habitude de monter et ayez auprès de vous quelqu’un qui pourra vous conseiller en cas de problème. 

Attention, le cheval de club que vous connaissez tourne plusieurs heures par jour. Si vous l’achetez, vous le monterez au plus une fois par jour ou tous les deux jours… il peut devenir un (vieux) poulain facétieux… mais heureusement, il n’oubliera pas ce qu’il sait !

Donc, parents lecteurs, si votre fils ou votre fille veut un cheval, achetez plutôt un vieux routier qui saura assurer la sécurité et le ou la faire progresser. 

Un navire doit toujours avoir un capitaine s’il ne veut pas finir sur les récifs !

Alors n’oubliez pas :

A jeune cheval, vieux cavalier. A jeune cavalier, vieux cheval.

 

Catherine Kaeffer

Améliorez, Comprenez, Testez votre relation. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

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